Michael Barry veut ressusciter l'Art de l'Afghanistan

28 octobre 2018 à 16h16 - 3550 vues
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ART INTERVIEW les lundi et jeudi à 12h05. Julie Gabrielle Chaizemartin rencontre un artiste ou un acteur du monde culturel. 

L'art et l'âme de l'Afghanistan à travers 200 miniatures persanes exceptionnelles présentées pour la première fois à Kaboul et Hérat en Afghanistan. C'est l'initiative de l'historien d'art et humanitaire Michael Barry, avec le soutien des Ambassades de France et des États-Unis en Afghanistan. Il le répète à chaque interview : "La défense du patrimoine culturel fait partie de la défense des droits de l'homme". Spécialiste des arts islamiques, Michael Barry enseigne à l'Université américaine d'Afghanistan, "une forteresse" précise-t-il dans ce pays où les idéologies rigoristes imposent leur pouvoir.
Aujourd'hui, en Afghanistan, il ne reste plus aucune peintures médiévales et Renaissance. Conservées et protégées dans plusieurs musées du monde, elles sont inconnues du peuple afghan. Dans les expositions d'Hérat et Kaboul, aucun original, mais des reproductions sur dibon, de 12 à 14 fois plus grandes, "des œuvres inattaquables par les Talibans. Si elles sont détruites, nous les reproduiront à nouveau", s'exclame l'historien d'art. Le plus grand obstacle selon lui : "Les érudits me demandaient : mais pourquoi vous allez vous aventurer sur un terrain pareil ? et les humanitaires me demandaient : à quoi ça sert de se pencher sur la peinture du XVIe siècle quand il y a encore des mines anti-personnelles à déblayer!" Nouer le dialogue avec ces deux parties a été un travail de longue haleine.
 
Michael Barry est lauréat du Prix d'histoire de l'art de l'Académie française en 2013 et du Prix international Avicenne en 2018, décerné par les autorités afghanes, pour la première fois à un occidental. 

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